Nos émotions, des couleurs et la musique
Nous nous en doutions (un tout petit peu), c’est depuis quelques années une certitude. En fonction de la musique que nous écoutons, notre cerveau associe des couleurs bien spécifiques. Cette corrélation a été révélée par une étude de l’université de Californie sur des volontaires issus de plusieurs environnements culturels.
Lorsque nous écoutons le « Concerto pour flûte n°1 en sol majeur » de Mozart, une pièce musicale très gaie et enlevée, nous y associons le plus souvent des couleurs chaudes et lumineuses, tendant vers le jaune et l’orange. À l’inverse, lorsque nous écoutons son « Requiem en ré mineur », forcément beaucoup plus sombre et plus grave, nous nous y associons des couleurs qui tendent vers le gris-bleu.
Ce résultat n’est pas complétement stupéfiant. Tout d’abord, parce que l’existence d’une corrélation entre les émotions et les couleurs a déjà été mise en évidence par de précédentes expériences. Une étude publiée en 2010 qui avait déjà montré que les personnes déprimées associaient plus fréquemment à leur état émotionnel des couleurs tendant vers le gris, tandis que les personnes en bonne santé avaient plutôt tendance à associer à leur état émotionnel des couleurs chaudes, tendant vers le jaune.
Plus généralement, on considère que les émotions positives (gaieté, bonheur…) sont associées à des compositions en mode majeur, jouées sur un tempo plutôt rapide.
Ce paramètre d’association émotionnelle chère à Robert Plutchik est un élément particulièrement intéressant, notamment lorsqu’il s’agit de définir le logo musical d’une marque. En effet, la marque est un être de relation avec un caractère, une image, une identité graphique… et colorimétrique.
Les couleurs de la marque sont ainsi des éléments émotionnels qu’il conviendra ensuite d’associer d’un point de vue musical, même si, dans le processus, les couleurs ne sont qu’un aspect de la composition d’une identité sonore de marque.
Si une couleur est un son, et le design sonore une palette de couleurs, assurément la marque devra tenir compte demain d’une identité qui puisse s’écouter et s’interpréter dans toute sa nuance.